Toujours montré du doigt........

Les deux-roues toulousains sous surveillance
Sécurité routière. Avec ou sans moteur, le nombre de deux-roues augmente dans les rues de Toulouse. Celui des accidents aussi. La police multiplie les contrôles.

Une petite heure de contrôle. Cible : les deux-roues. Du périphérique au centre de Toulouse, l'opération menée par les policiers prend rapidement des airs de jeu de massacre. Les deux-roues passent dans tous les sens. Les policiers jouent du carnet à souche : cinq feux rouges « oubliés » ; dix circulations sur les voies de bus ; sept non-respects des signalisations (stop, ligne blanche…) et un conducteur largement alcoolisé. Vingt-quatre infractions relevées et le sentiment de n'avoir rien fait, ou presque. « Les accidents de la route sont en baisse à Toulouse mais pas pour tout le monde. Les voitures fléchissent de 4 %, les deux-roues progressent de 2 %. Et c'est une tendance lourde », prévient un officier de l'unité de sécurité routière. Et les statistiques reflètent mal les semaines d'hôpital, les jambes brisées, les traumatismes crâniens profonds, les handicaps à vie provoqués par un accident banal parce qu'un jour, le conducteur roulait trop vite ou pensait à autre chose…

« En deux-roues, pas de carrosserie. Tous les accidents se payent cash », glisse un médecin. En tout cas, les policiers spécialisés tentent de mettre un peu d'ordre dans ce qui ressemble à une grosse pagaille. Le nombre de deux-roues en circulation dans les rues de Toulouse est en forte progression, un phénomène accentué par le succès des VélôToulouse.

Depuis lundi, les patrouilles arpentent le terrain avec un œil particulier sur les conducteurs des deux-roues. « Les plus indisciplinés, avec ou sans moteur », jugent ces spécialistes. Armes fatales contre les embouteillages, vélos, scooters ou motos n'autorisent pas tout. « Ils sont soumis aux mêmes règles du code de la route que les voitures », souligne un policier. Cette évidence n'est pourtant respectée par personne. Les couloirs de bus constituent des pistes d'envol pourtant interdites. Quant aux priorités et autres feux tricolores, ils s'imposent à tous, y compris les piétons dont les comportements frôlent souvent la correctionnelle - déjà 106 piétons blessés dans des accidents depuis le début de l'année. Cela reste trois fois moins que les adeptes des deux roues dont 311 ont été blessés depuis le début de l'année lors de 357 accidents. Malheureusement, trois d'entre eux ont perdu la vie. Et la nuit dernière, deux nouveaux cyclistes ont fini aux urgences. Le premier a grillé un feu dans le quartier de la Gloire, l'autre remontait trop vite une file de voiture boulevard de la Marquette, le long du Canal. Tous les deux ne devraient pas garder trop de séquelles. Une chance.

Le podium des infractions
231. Le nombre de PV dressés par les services de police à Toulouse depuis janvier pour non-présentation des papiers des deux-roues à moteur : assurance 35 €, permis 11 €, carte grise 11 €… Et 135 €, l'infraction en cas de non-présentation des papiers dans les cinq jours.

177. Le nombre de PV à 90 € pour non-respect d'un feu rouge (dès l'orange, le conducteur doit s'arrêter…) Les cyclos (71 PV) et les vélos (58 ) sont les champions de cette catégorie qui coûtent également, pour les conducteurs de véhicule à moteur, 4 points en moins sur le permis d de conduire.

119. Le nombre de PV à 90 € dressés pour non port du casque. Champion « hors catégorie », les cyclos avec 99 infractions. Le casque doit être porté mais également être attaché avec la jugulaire.

« Pas plus de chauffards à vélo qu'à moto ou en auto »
« Il est de plus en plus sûr de circuler à vélo à Toulouse si l'on respecte un minimum de règles de base de la conduite en ville » affirme Florian Jutisz, président de l'association Vélo, qui tient à séparer deux roues motorisées et non motorisés : « Les statistiques françaises indiquent que le vélo est une fois et demi plus dangereux que l'auto alors que le scooter ou la moto l'est 150 fois plus ».

Bientôt une vélo-école
Pour ce qui est de Toulouse, le responsable militant constate : « Il y a de plus en plus de vélos en ville, donc il y aura forcément plus d'accidents, mécaniquement ». Mais le responsable associatif estime que les cyclistes, en étant de plus en plus nombreux sont aussi plus respectés. Sont-ils plus dangereux dans leur conduite ? « Il n'y a pas plus de chauffards à vélo qu'à moto ou en auto » déclare Florian Jutisz, qui annonce toutefois la création d'une vélo-école à la Maison du vélo de Matabiau, prochainement, afin d'améliorer la formation des cyclistes. et de pointer les principaux risques urbains pour les cyclistes : la portière qui s'ouvre dans une voiture en stationnement, la priorité au cycliste non respectée par un automobiliste, et aussi le fait d'oublier que camions et bus ont des angles morts. Il évoque également le principal point noir, la rue Alsace, qu'il faudrait interdire aux voitures, selon lui : « Les vélos resteraient sur la chaussée, à double sens, et les piétons sur les trottoirs ».

À votre avis. Les conducteurs de 2 roues sont-ils dangereux?
Jean Baptiste Pérez, 24 ans, étudiant. Cycliste de mon état. Il est vrai que je ne respecte pas toujours le code de la route. Je ne m'arrête pas à tous les feux rouges. Mais c'est qu'il est parfois très dangereux de démarrer en même temps que les voitures et à leur niveau. Elles ne respectent que rarement les priorités entre elles, alors pour ce qui est de respecter celle d'un cycliste…

Jeffrey moore, 63 ans, professeur d'anglais retraité. Ils sont nonchalants. Ils se mettent en danger eux-mêmes mais aussi autrui. Leur attitude est symptomatique d'un manque de repères et de respect de soi et des autres dans notre société. Partout, l'individualisme gagne d'où le déclin d'un sentiment essentiel de responsabilité collective qui est censé fonder toute vie en société.

Fleur Schwab, 19 ans, étudiante. Ils conduisent imprudemment. Je suis moi-même cycliste et il faut noter que paradoxalement un cycliste responsable et soucieux de ses droits sur la route court plus de risque qu'un cycliste irresponsable. Essayez d'occuper la chaussée comme vous en avez le droit, une voiture cherchera à coup sûr à vous pousser dans le caniveau.

Sébastien François, 30 ans, contrôleur qualité. Les gens grillent les feux, prennent des sens interdits. Pire, ils ne se signalent que rarement. Mais après, il est difficile d'identifier les pistes cyclables ici à Toulouse. Prendre un vélo en libre-service pose problème également, les gens ne sont pas formés, ils ne portent pas de casque et font n'importe quoi. A quand le gilet jaune ?

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Sinon l'article avec les photos c'est par là.

Rien à redire !
Quasiment que du bon


Ce n'est pas l'outil qui fait le conducteur mais ce qu'il transmet par son comportement social.
Après, quel que soit le moyen, il reste le facteur aggravant : la vitesse et son inadaptation à des environnements de plus en plus denses et mutables !